Economie & emploi

La réforme des allocations chômage des frontaliers suscite l’indignation en Moselle

Les travailleurs frontaliers français, dont les Mosellans exerçant au Luxembourg, s’apprêtent à faire face à une réduction significative de leurs allocations chômage à partir du 1er janvier 2025. La réforme, qui s’inscrit dans un effort pour économiser 1,4 milliard d’euros sur quatre ans, suscite de vives réactions dans les régions frontalières.  

Photo : libre de droits

Chaque année, le système d’indemnisation des allocataires frontaliers engendre un surcoût d’environ 800 millions d’euros pour l’Assurance chômage française, selon un rapport de l’Unédic publié en octobre 2024. L’explication est simple : les cotisations d’assurance chômage sont versées dans l’État où le frontalier travaille, mais c’est la France, État de résidence, qui prend en charge leur indemnisation en cas de chômage.  

Au vu des écarts de salaires entre la France, le Luxembourg et la Suisse, cette situation déséquilibre les finances de l’Unédic. En 2023, par exemple, les anciens travailleurs frontaliers ayant travaillé en Suisse touchaient en moyenne 2 670 € par mois, contre 1 265 € pour l’ensemble des allocataires.

L’année dernière, environ 77 000 allocataires frontaliers percevaient des indemnités en France. Bien qu’ils ne soient pas plus touchés par le chômage que la moyenne, leurs salaires antérieurs plus élevés ont poussé la France à adapter sa réglementation pour faire des économies en période de crise budgétaire.  

La fronde se met en place

La mise en place d’un coefficient réducteur pour les allocations des frontaliers, annoncée pour 2025, est perçue comme discriminatoire par de nombreux travailleurs exerçant leur emploi de l’autre côté de la frontière.

Dans un communiqué commun, Lucas GRANDJEAN (LR), député suppléant de la 9ème circonscription de la Moselle, et Isabelle RAUCH (HOR), députée de cette même circonscription, s’insurgent contre la mesure. Ils rappellent que les travailleurs frontaliers contribuent significativement à l’économie locale en dépensant leurs revenus dans les bassins de vie français et en payant leur taxe d’habitation.  

« Il est plus qu’urgent de modifier la véritable source du problème, c’est-à-dire le fait que ces frontaliers ont cotisé des droits au chômage dans un État qui ne les indemnise pas conformément à l’article 65 du règlement 883/2004 (UE) régissant les règles d’indemnisation chômage entre pays frontaliers actuellement en vigueur »

indique le communiqué conjoint de Isabelle RAUCH et Lucas GRANDJEAN

De leur point de vue, il serait donc plus juste de revoir les règles européennes pour obliger les États d’emploi à prendre en charge ces indemnités, plutôt que d’appliquer cette mesure qui frapperait les frontaliers au porte-monnaie. Le mouvement syndical s’oppose aussi à la réforme du côté français, comme du côté luxembourgeois.

Post X de la CGT
Post X de l’OGBL

Les associations de travailleurs frontaliers s’organisent également pour se faire entendre. Une pétition a notamment été lancée par une « frontalière en colère ! ». Elle est à retrouver sur la plateforme MesOpinions en cliquant ici.  

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