Démissionnaire de son poste de Premier ministre mercredi, Jean-Claude Juncker, avec le plein soutien de son parti, a annoncé jeudi soir qu’il serait candidat à sa propre succession à la suite des élections anticipées qui auront lieu en octobre.
Réuni en congrès extraordinaire jeudi soir, le Parti chrétien-social (CSV) a fait bloc derrière Jean-Claude Juncker, considérant que celui-ci avait été victime d’un «coup politique». Et partant du principe qu’on ne change pas une équipe qui gagne – à l’exception d’un seul mandat le parti a toujours été au pouvoir depuis la guerre – les chrétiens-sociaux ont décidé de placer une nouvelle fois Jean-Claude Juncker, au pouvoir depuis 18 ans, en tête de liste pour les prochaines élections.
Considérant qu’il n’avait pas été «puni», le Premier ministre sortant a estimé qu’il avait «le droit de se présenter aux électeurs».
Une victoire des chrétiens-sociaux en solo étant peu probable, reste à voir maintenant quelle pourra être la composition de la future coalition. Avec les socialistes ?
A voir, car ce sont eux qui ont fait vaciller Jean-Claude Juncker de son siège et ceux-ci, pour aller jusqu’au bout de leur démarche, pourraient bien choisir de s’allier avec les libéraux du DP ou les verts de Déi Gréng pour envoyer le CSV dans l’opposition.
Mais les chrétiens-sociaux pourraient eux aussi choisir d’en faire de même. Ne serait-ce qu’avec le DP avec qui ils ont déjà formé un gouvernement de coalition entre 1999 et 2004.
Outre celui de son parti, Jean-Claude Juncker a déjà reçu le soutien de sa grande rivale au sein du CSV, Viviane Reding – actuellement commissaire à la Justice à Bruxelles -, et celui de Joseph Daul, président du Parti populaire européen (PPE) qui ne désespère pas de voir à l’horizon 2014 Jean-Claude Juncker reprendre le poste d’Herman Van Rompuy dont Nicolas Sarkozy l’avait privé en 2009.