Le CEPS (Centre d’Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques Socio-Economiques) a publié le 8 mars 2011 les résultats d’une étude sur la négociation salariale à l’embauche au Luxembourg.
Cette étude donne une piste d’explication de la différence de salaires entre résidents et frontaliers, à l’embauche.
Pour cette étude, le CEPS se basent sur 3 facteurs amenant le candidat à la négociation du salaire qui lui est proposé :
- son capital humain : ses compétences et son niveau de formation
- le nombres de candidats pour le poste
- le niveau de vie de pays de résidence.
De là, l’étude développe deux hypothèses :
- Le niveau de vie étant plus faible dans les régions voisines du Luxembourg, les prétentions salariales des frontaliers seraient moins importantes.
- Sachant cela, les recruteurs estimeraient que les frontaliers sont plus aptes à accepter l’offre initiale ou une augmentation plus faible que les résidents.
L’enquête a été menée au 1er trimestre de l’année 2007. L’échantillon est constitué de 1500 entreprises, du secteur privée.
Deux conclusions sont tirées des résultats :
Taux de négociants :
Les frontaliers négocient moins que les résidents, à compétences égales.
Le rapport de chances de négocier est, en moyenne, 60% plus faible pour les frontaliers.
Gain salarial après négociation :
Le gain salarial lors des négociations est moins important pour les frontaliers que pour les résidents.
A savoir qu’un tiers des négociations aboutissent à une augmentation de salaire, autant pour les résidents que pour les frontaliers. Cela dit, les frontaliers obtiennent, en moyenne, une augmentation de 8%, contre une augmentation de 12% pour les résidents, à conditions égales.
A noter, aucun ouvrier non qualifié ne négocie son salaire à l’embauche, qu’il soit résident ou frontalier.
Le différentiel de rémunération pourrait malgré tout diminuer avec l’expérience acquise, au Luxembourg, par le frontalier. Celui-ci abandonnerait progressivement le référentiel de son pays de résidence, pour adopter celui du Luxembourg.
Une future recherche se penchera sur cette hypothèse.
Les résultats de l’enquête du CEPS, sur la négociation à l’embauche, publié en mars 2011, sont disponibles sur le site www.ceps.lu.
Source : ceps.lu