L’enquête a pour objectif d’évaluer la vision qu’a la population luxembourgeoise sur ce phénomène de société souvent victime de préjugés.
Pour se faire, l’enquête s’est basée sur la réponse de 1 003 individus de plus de 18 ans, répartis par quotas selon les catégories d’âge, de sexe, la domiciliation et la nationalité.
Un échantillon de personnes a répondu à un questionnaire en ligne, entre le 25 avril et le 8 mai 2012, identique à celui de 2007. Les réponses données ont permis de constater ou non une évolution des perceptions.
La première constation est que 64% d’entre eux considèrent que la prostitution a toujours existé (contre 57% en 2007). Pour 43% des personne sondées, elle est une exploitation commerciale du sexe. Ils sont 29% à percevoir la personne prostituée comme une personne exerçant un métier.
La prostitution reste principalement perçue comme une activité pratiquée par des femmes hétérosexuelles (71%), et majoritairement consommée par des hommes (95%).
Pour l’échantillon, la raison première qui pousse une personne à se prostituer serait le besoin de gagner de l’argent (92%). Ils sont 63% à penser que l’argent récolté permet de payer leur drogue, et 62% estime que ces personnes agissent sous la contrainte.
Peu de l’échantillon imagine la possibilité pour eux de se prostituer, suite à certains évènements graves. Ils sont 72% à déclarer que ni eux, ni une personne de leur entourage ne le ferait, quelles que soient les circonstances. Ceux qui admettent cette possibilité ne sont que 4% (7% des 25-34 ans).
La plupart ne se prostituerait pas avant tout par respect d’eux-même (74%), 31% ne le ferait pas par fidélité à leur conjoint, et 29% par respect de la dignité humaine.
Dans le cas où une personne de l’entourage se prostituerait, seulement 4% des sondés la condamnerait. Ils seraient 76% à apporter leur aide pour lui faire changer de comportement. Les clients dans l’entourage se voient un peu plus condamnés (7% des interrogés).
Les clients sont vus par 57% de l’échantillon comme étant des solitaires, en manque de femmes, par 53% comme des hommes frustrés dans leur couple. Seulement 12% des sondés pensent que le client repart honteux après avoir vu un(e) prostitué(e). Ils sont 49% à penser que le client ressort satisfait.
Très peu des personnes interrogées déclarent avoir payé pour un acte sexuel, seulement 6%, uniquement des hommes. Ils sont 35% à admettre connaître une personne qui y a eu recours.
Parmi les hommes avouant avoir payé une prostituée, ils sont 67% à avoir plus de 45 ans et 79% d’entre eux déclarent un revenu du ménage de plus de 3 000 €.
La population interrogée pense à 53% qu’il faut sensibiliser au respect de l’autre pour diminuer le nombre de clients, 29% pensent qu’il faut renforcer l’éducation sexuelle.
La principale cause à la prostitution donnée par l’échantillon est la toxicomanie (71%). Vient ensuite la pauvreté avec 62% des personnes interrogées.
La prostitution féminine est celle perçue comme la plus présente au Grand-Duché, suivie de celle dépendante de réseaux internationaux et de la prostitution en appartement. La prostitution masculine et celle des enfants ne sont pas perçues comme étant répandues dans le pays.
Pour conclure, 73% de la population sondée considère que la répression ne fera pas diminuer la prostitution qui est un fait de société. La population estime qu’il vaut mieux l’organiser ou la contrôler.
Pour consulter les résultats complets de l’enquête sur la prostitution au Luxembourg en 2012 cliquez ici.
Cette étude permet à la ministre Françoise Hetto-Gaasch de relancer le débat concernant ce phénomène. Elle organise une conférence intitulée « Et si on parlait de prostitution au Luxembourg? » le jeudi 28 juin 2012, de 9h à 16h30 à l’Hôtel Premium Légère à Munsbach.
Les résultats d’une enquête auprès des habitants sur la prostitution au Luxembourg ont été publiés par le Ministère de l’Egalité des chances, le 18 juin 2012.
