Englué depuis plusieurs mois dans un scandale impliquant ses propres services secrets, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a décidé de démissionner. C’est la première fois qu’un gouvernement tombe au Luxembourg depuis la seconde Guerre mondiale.
Premier ministre depuis 18 ans et doyen des dirigeants européens, Jean-Claude Juncker jette l’éponge.
A la suite d’une journée mouvementée à la Chambre des députés et lâché par une partie de ses partenaires socialistes de coalition, il a préféré démissionner et ouvrir la porte à des élections législatives anticipées qui devront avoir lieu dans les trois mois, et non en 2014 comme initialement prévu.
La chute de Jean-Claude a été causée par la perte de l’autorité sur ses services secrets. Ecoutes illégales, manœuvres visant à déstabiliser le procureur d’Etat et soupçons de trafic de voitures de luxe au sein du service : il y a quelques mois, les pratiques pour le moins troubles du Service de renseignement de l’Etat luxembourgeois (SREL) ont éclaté au grand jour et éclaboussé le gouvernement social-chrétien – socialiste.
Confronté à l’évidence que le service échappait à tout contrôle, le Parlement avait installé, fin 2012, une commission d’enquête dont le rapport final accable Jean-Claude Juncker qui aurait trop fait confiance aux responsables du SREL et n’aurait pas fait preuve de toute la vigilance nécessaire dans l’exercice de ses responsabilités ministérielles.
Discuté mercredi au Parlement, il a amené le parti socialiste luxembourgeois (LSAP) à déposer une motion visant la dissolution de la Chambre des députés et l’organisation d’élections anticipées. Cette défection du partenaire de coalition a donc amené Jean-Claude Juncker à annoncer sa démission qu’il a présentée au Grand-Duc ce jeudi matin, 11 juillet 2013.
Reste à savoir maintenant quand auront lieu exactement ces élections – la date du 20 octobre est avancée -, si Jean-Claude Juncker en sera – le contraire serait étonnant -, et si les électeurs luxembourgeois lui renouvelleront leur confiance comme ils l’avaient toujours fait – et dans une très large proportion – jusqu’à présent.
Source image : gouvernement.lu
